Donnez-moi l'absence de vide

1 minute, 22 seconds

Je continue sur mon expérience avec l'absence de télévision. J'ai profité de mon séjour récent dans la famille pour me faire une petite lobotomie cathodique, celle à laquelle on a droit pendant les fêtes de Noël. Bilan court : c'est affreusement vide. Il n'y a rien que je puisse retirer, rien qui alimente mon esprit. Du pur divertissement, mais qui me divertit de quoi ? D'une vie de merde ? Non, ma vie à moi n'est pas merdique et est intellectuellement riche, merci. Mais celle du pékin moyen ? À se demander si ce n'est pas du temps de cerveau disponible qui est donné aux enseignes consuméristes, mais un drone lobotomisé bien docile, carrément.
Et je vois les cris d'alarme de ceux qui voient ça. Du vide, partout. Du vide culturel. Du vide populiste, du média qui divertit les masses. Du vide élitiste, celui si abscons, auto-référent et arrogant que les masses ne peuvent y venir.

Je prends l'exemple du cinéma : combien de films avez-vous regardé plusieurs fois ? Et de quel genre étaient-ils ? Si j'en crois mon peu d'expérience, ce sont ces films qui développent des thèmes universels, éventuellement complexes, sans sacrifier à la masturbation intellectuelle, qui flattent l'oeil du spectateur. Y'a-t-il beaucoup de films récents qui sont comme ça ? Et pourquoi semble-t-il que ce soient plus souvent des productions hollywoodiennes (bouh les américains !) que françaises (ah oui, nous on fait des trucs intellectuels, môssieur !) ? Oui, les films français sont de plus en plus «vides», dans le sens développé plus haut.

Donnez-moi quelque chose qui ne soit pas vide. Quelque chose qui ait du sens et que je puisse comprendre.

Previous Next